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L'Ecclésiaste

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Message par Emmanuel Lun 20 Sep 2021 - 21:52

Bonjour à tous,

Je me suis demandé pourquoi ce livre était le seul à parler de la mort comme il le fait. Les morts ne savent rien, il ne se passe rien dans le schéol, et l'homme et la bête ont le même esprit et vont dans le même lieu.

J'ai donc consulté l'introduction à ce livre dans la Bible Annotée. On y apprend des choses intéressantes :

Le titre semble dire que c'est Salomon, ce que paraissent au premier coup d'œil confirmer la parole 1.1 : "Moi, l'Ecclésiaste, j'ai été roi à Jérusalem," et la description de la magnificence, des jouissances de toute sorte, de la vie luxueuse que s'est accordées l'auteur (chapitres 1 et 2), aussi bien que de la sagesse qu'il a cultivée avec tant de soin (1.16-17). Mais l'expression même : "J'ai été roi," ne permet guère de penser à Salomon lui-même ; car Salomon ayant été roi jusqu'à sa mort, il ne pouvait lui-même parler de son règne comme d'une chose passée. L'auteur dit encore, 2.9 : "Je devins grand, toujours plus grand, plus que tous ceux qui ont été avant moi à Jérusalem." Or, Salomon n'avait eu qu'un prédécesseur à Jérusalem, David. Cet unique exemple ne pourrait justifier l'expression "tous ceux." De plus, l'état de désordre social dont ce livre offre le tableau ne peut s'appliquer aux quarante années du règne de Salomon, qui ont été une époque d'ordre et de prospérité sans pareille. La situation supposée dans tout le livre est bien plutôt le triste état du peuple sous la domination persane, tel qu'il ressort des livres d'Esdras et de Néhémie. Enfin, le livre abonde en termes qui n'appartiennent qu'à une époque bien postérieure au temps de Salomon et dont on ne retrouve des analogues que dans les tout derniers écrits de l'Ancien Testament, ceux qui sont postérieurs à l'exil, comme Esdras, Néhémie et en particulier le prophète Malachie. A tous égards, pour le fond comme pour la langue, l'Ecclésiaste n'a son pareil que dans l'écrit de Malachie : culte cérémonial fidèlement pratiqué extérieurement, mais sans piété intérieure ni vraie crainte de Dieu ; argumentation par voie d'interrogations humiliantes et poignantes. "De tous les livres de la Bible, dit le savant Ewald, c'est celui de Malachie qui ressemble le plus à l'Ecclésiaste." Il n'y a pas jusqu'au terme d'ange de l'Eternel, pour désigner le souverain sacrificateur, qui ne soit commun à ces deux écrits, et à eux seuls (Ecclésiaste 5.6 et Malachie 2.7). Ces indices sont suffisants pour prouver que ce ne peut être le roi Salomon qui a écrit cet ouvrage.

D'où vient donc qu'il lui soit attribué dans le livre ? Salomon, tenu pour l'auteur des Proverbes, était envisagé comme le représentant de la Sagesse, dont il avait tracé l'admirable tableau (Proverbes chapitre 8 ). Les sages qui écrivaient après lui n'étaient que les continuateurs de son œuvre. L'un d'eux, l'auteur anonyme de l'Ecclésiaste, voulant faire ressortir avec force la vanité des biens de la terre, met ses méditations dans la bouche de l'homme qui, ayant possédé ces biens au plus haut degré, avait pu faire, comme aucun autre, l'expérience de leur insuffisance pour procurer le bonheur, d'autant qu'à la jouissance de tous les plaisirs et de tous les divertissements, de la richesse et de la gloire, il avait joint la possession d'une science, d'une sagesse et d'un génie incomparables. Mais, tout en mettant dans sa bouche ce qu'il veut dire au monde qui l'entoure, le prédicateur a soin de faire entendre, par les paroles que nous avons citées, que ce n'est là qu'une forme littéraire et qu'il n'a nullement voulu se faire passer pour le vrai Salomon.

Cette manière de voir, qui est maintenant généralement admise, n'a point été, nous le reconnaissons sans peine, celle de l'antiquité juive. Alors, sans doute, on était loin de s'entendre sur la valeur spirituelle et morale de l'Ecclésiaste. Bien des docteurs, l'école de Schammaï en particulier, se demandaient si ce livre, qui, à ce que l'on pensait, avait été reçu au nombre des écrits canoniques par les mêmes gens d'Ezéchias qui s'étaient occupés de compléter le livre des Proverbes (Proverbes 25.1), méritait bien cet honneur, et s'il ne convenait pas de le reléguer parmi les Apocryphes. On lui reprochait de renfermer des contradictions, d'exprimer des sentiments dangereux, propres à scandaliser les faibles et à miner les croyances en l'immortalité de l'âme et en la vie à venir. Ce ne fut que grâce à sa conclusion, où est fermement proclamée, en fin de compte, la nécessité absolue de la crainte de Dieu, que les soixante et douze rabbins qui composaient le synode de Jabné, l'an 90 de notre ère, le déclarèrent solennellement digne de figurer parmi les écrits sacrés. Mais personne, dans ces temps-là, ni l'école de Schammaï, ni celle de Hillel, ne doutait aucunement qu'il eût Salomon pour auteur. Le Cantique des cantiques passait sans contestation pour être un fruit de la jeunesse, les Proverbes de l'âge mûr, l'Ecclésiaste de la vieillesse de Salomon. On s'était laissé prendre par la fiction, assez transparente cependant, que nous avons signalée, et d'ailleurs on n'avait, à cette époque, absolument aucun sens pour l'étude comparée des monuments littéraires qu'un peuple a pu élever dans les diverses périodes de son histoire. Il faut descendre jusqu'à Luther pour trouver un pressentiment de la vérité. Dans ses "Propos de table," il déclare que l'Ecclésiaste est l'un des plus jeunes livres de l'Ancien Testament et qu'il est peut-être de Jésus, fils de Sirach, l'auteur de la Sapience.

Vous trouverez le texte intégral ici : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Vous comprenez donc pourquoi je m'intéresse de nouveau à la formation du canon et aux débats qui ont eut lieu à Jamnia ou Jabné.

Je me suis donc ensuite demandé si ce livre était cité dans le Nouveau Testament. Et il ne l'est pas.

Mais je ne me suis pas arrêté à cela. La conclusion de la Bible Annotée est peut-être encore plus intéressante.

Pour ceux qui ont hâte de lire la suite je la colle ici :

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Message par Emmanuel Jeu 23 Sep 2021 - 18:25

Voici ce que j'ai retenu d'essentiel dans cette conclusion :

d'un bout à l'autre c'est l'Ecclésiaste et l'Ecclésiaste seul qui parle. Seulement il parle tantôt selon les apparences des faits extérieurs considérés à première vue, tantôt d'après sa foi bien arrêtée. Ainsi 3.19 : Le sort des fils des hommes et le sort de la bête est un même sort. A vue humaine et d'après le témoignage des sens, qu'un homme ou un animal meure, c'est, dans l'un comme dans l'autre cas, un souffle qui n'est pas suivi d'un autre souffle. Voilà le fait sensible ; mais par la foi l'on sait que l'un de ces esprits monte et que l'autre descend.

Selon le comité de rédaction de la Bible Annotée*, l'auteur exprimerait le point de vue de l'homme qui voit selon les apparences lorsqu'il parle de la mort. Il s'agit d'une idée à creuser je pense. Elle pourrait expliquer le contraste avec ce qu'en dit le Nouveau Testament.

J'aime bien aussi ce paragraphe qui nous dit qu'elle peut être l'utilité de ce livre dans l'Ancien Testament :

Il convenait qu'un livre au moins, parmi les documents de la révélation préparatoire, fût consacré à exposer de front les maux et les obscurités de la vie et à les dépeindre dans toute leur réalité. Il fallait qu'à côté de Job, qui étudie le problème de la souffrance du juste, un sage vint en toute vérité montrer ce que le péché a fait de l'existence humaine. Ce long cri : Vanité des vanités, tout est vanité ! devait être poussé, étant donné que les temps approchaient où l'immortalité et les réalités éternelles allaient être mises en évidence. Le voilà, le vide immense que comblera l'Evangile ! L'Evangile ne serait pas une bonne nouvelle, s'il ne répondait à un besoin si profond, à une ignorance !

sunny

* Le comité de rédaction se réunissait sous la direction de Frédéric Godet et comprenait notamment :

Félix Bovet (1824-1903), pour la traduction
Charles Monvert (1842-1904), historien
Henri de Rougemont (1839-1900), écrivain, secrétaire du comité
Augustin Gretillat (1837-1894), théologien
Louis Aubert (1856-1936), théologien
Georges Godet (1845-1907), fils de Frédéric et principal rédacteur

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