Le sabbat doit-il être observé par les chrétiens ?

Bonjour à tous,

C'est un sujet que je souhaitais aborder depuis longtemps. Je l'avais fait il y a quelques années sur le forum des adventistes de Guadeloupe mais le sujet avait été effacé par erreur par un administrateur. Je n'avais pas conservé de copie de mes recherches et j'avais un peu la flemme de recommencer.

Je débute par quelques statistiques sur les occurrences du mot sabbaton dans le NT. Je pense que c'est déjà très parlant en soi :

Évangiles : 50 (dont 7 fois où il signifie semaine)

Actes : 10 (dont 1 fois où il signifie semaine)

Épîtres : 2 (dont 1 fois où il signifie semaine)

Apocalypse : 0

Total : 62 dont 9 fois pour signifier semaine

Signalons aussi l'unique usage du mot sabbatismos (repos de sabbat) en Hébreux 4:9.

Voilà pour commencer.

Sur les 10 occurrences du mot sabbat dans le livre des Actes, l'une d'entre elle signifie semaine : "Le premier jour de la semaine, nous étions assemblés pour rompre le pain" (Actes 20:7). Le premier jour de la semaine chez les juifs est le dimanche. Ces chrétiens se sont donc rassemblés pour rompre le pain un dimanche.

Voyons les neuf autres :

"Alors ils retournèrent à Jérusalem, depuis le mont appelé des Oliviers, qui est près de Jérusalem, à la distance d'un chemin de sabbat" (Actes 1:12). Un chemin de sabbat était la distance qu'un juif était autorisé à parcourir ce jour là.

On trouve quatre occurrences au chapitre 13. Paul enseigne dans la synagogue d'Antioche de Pisidie le jour du sabbat évidemment (v. 14). Dans son discours il fait référence aux paroles des prophètes qui sont lues chaque sabbat (v. 27). Paul est invité à revenir le sabbat suivant (vv. 42 et 44).

Au chapitre 15, il est de nouveau fait référence à la lecture des Écritures le jour du sabbat "depuis les anciennes générations" (v. 21.). Il s'agissait ici de définir des règles de puretés pour les païens devenus disciples afin que les juifs ne soient pas choqués de les côtoyer.

Au chapitre 16, Paul se trouve à Philippes où il ne semble pas y avoir de synagogue. Il se rend au bord de la rivière le jour du sabbat car il pense qu'il s'y trouve un lieu de prière (v. 13).

Au chapitre 17, Paul entre dans la synagogue de Thessalonique le jour du sabbat "selon sa coutume" pour s'entretenir avec les juifs (v. 2).

Au chapitre 18, Paul a des entretiens chaque sabbat dans la synagogue de Corinthe (v. 4).

Que pouvons-nous conclure sur la base de ces textes ? Paul enseignait dans les synagogues le jour du sabbat parce que c'est ce jour-là qu'il pouvait trouver les juifs et les païens intéressés. S'il n'y avait pas de synagogue, il y avait au moins quelque lieu de prière où il pouvait trouver des juifs le jour du sabbat. Les juifs devenus disciples continuaient évidemment de tenir en haute estime le sabbat mais ils ne semblent pas l'avoir imposer aux païens devenus disciples. Paul et quelques disciples païens et juifs se rassemblent un dimanche (20:7).

Sur les deux occurrences du mot sabbat dans les épîtres, l'une signifie semaine : "Pour la collecte en faveur des saints, agissez, vous aussi, comme je l'ai ordonné aux Églises de la Galatie. Que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette à part chez lui ce qu'il pourra selon ses moyens, afin qu'on n'attende pas mon arrivée pour faire les collectes. Et quand je serai venu, j'enverrai avec des lettres ceux que vous aurez approuvés pour porter vos dons à Jérusalem" (1 Corinthiens 16:1-3). Pourquoi le premier jour de la semaine ? Pourquoi pas le second, le troisième, etc. ? Il semble que ce jour revêtait une importance spéciale pour les chrétiens mais nous y reviendrons.

Voici l'autre texte : "Ainsi donc, que personne ne vous juge à propos de ce que vous mangez et buvez, ou pour une question de fête, de nouvelle lune, ou de sabbats : tout cela n'est que l'ombre des choses à venir, mais la réalité est celle du Christ" (Colossiens 2:16-17). Paul vise ici des docteurs judaïsants qui enseignaient aux disciples qu'il fallait observer la loi et notamment se faire circoncire. Il affirme clairement qu'il ne faut les écouter et qu'il n'est pas nécessaire pour les païens de suivre ces préceptes.