La Canicule : un peu d'Histoire profane et biblique
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La Canicule : un peu d'Histoire profane et biblique
Bonjour,
Sous nos latitudes tempérées, la mortalité est habituellement plus élevée en hiver que dans les autres saisons, les personnes âgées ou malades supportant mal les baisses de température et le raccourcissement des jours. Pour cette raison, nous sommes davantage effrayés par les hivers rudes que par les étés caniculaires. Pourtant, les chroniques montrent que les pics de chaleur, avec la sécheresse, les épidémies et les incendies qui les accompagnent, ont toujours causé davantage de dommages et de victimes que les grands froids.
Réabonnée au site "Herodote", en voici un extrait documenté sur les canicules dans l'Histoire
Sous nos latitudes tempérées, la mortalité est habituellement plus élevée en hiver que dans les autres saisons, les personnes âgées ou malades supportant mal les baisses de température et le raccourcissement des jours. Pour cette raison, nous sommes davantage effrayés par les hivers rudes que par les étés caniculaires. Pourtant, les chroniques montrent que les pics de chaleur, avec la sécheresse, les épidémies et les incendies qui les accompagnent, ont toujours causé davantage de dommages et de victimes que les grands froids.
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- Spoiler:
"Contrairement à une idée reçue, les épisodes de sécheresse furent au cours des siècles passés bien moins préjudiciables sur les rendements agricoles que les étés pluvieux.
Un exemple significatif est le terrible orage qui frappa la France le 13 juillet 1788 et détruisit les récoltes de blé, provoquant une disette qui ne sera pas sans lien avec les événements révolutionnaires qui allaient suivre un an plus tard.
Si les étés caniculaires ont été à l’origine de catastrophes sanitaires récurrentes, c’est d’abord en raison des pénuries d’eau, le niveau des nappes phréatiques baissant drastiquement lors des épisodes de sécheresse.
Moins abondante, l’eau devient plus vaseuse et sa consommation génère des infections bactériennes, telles que la dysenterie, une maladie des intestins qui fut un véritable fléau. Au Moyen Âge, la dysenterie emporta ainsi de nombreux souverains : Louis VI le Gros, Louis VIII, Saint Louis, Philippe V, Jean sans Terre ou encore Édouard Ier et Henri V d’Angleterre.
Au cours des siècles suivants, elle coûta la vie au conquistador Hernan Cortès, à l’écrivain Étienne de la Boétie, au corsaire Francis Drake ainsi qu’à l’explorateur David Livingstone.
Origine du mot canicule
Apparu à la fin du XVe siècle, le mot « canicule » vient du latin canicula qui signifie « petite chienne ». C’est sous ce nom qu’avait été baptisée Sirius, principale étoile de la constellation du Grand Chien, et étoile la plus brillante du ciel après le Soleil. Sirius se lève et se couche en même temps que le Soleil du 22 juillet au 23 août. Comme c’est durant cette période que les fortes chaleurs sont les plus fréquentes, l’expression « jours de canicule » qui renvoyait à l’origine à la période de l’année où l’étoile était visible, a progressivement fini par désigner les journées extrêmement chaudes.
Les terribles étés 1636, 1705 et 1719
Le nombre des victimes des grandes chaleurs de l’Antiquité et du Moyen Âge sont très difficiles à évaluer, les surmortalités estivales se confondant avec les épisodes de famines ou d’épidémies de peste. Il faut véritablement attendre le XVIIe siècle pour commencer à disposer des premières données chiffrées.
1636 : 500 000 morts
En 1636, année où Corneille écrit le Cid, un été caniculaire frappe la France, et plus précisément la capitale où les témoins décrivent « un effroyable harassement de chaleur » qui se maintient pendant plusieurs semaines. Cette terrible vague de chaleur et les maladies infectieuses qu’elle engendre vont provoquer la mort de 500 000 personnes.
Un chroniqueur du nord de la France témoigne : « Cette année 1636 a été mémorable pour la grande mortalité et contagion qui a été très forte par tous les pays, villes et villages, ayant emporté une bonne partie des créatures partout où elle s’est attachée (…) une infinité de monde qui est mort par fièvres chaudes, dysenteries. »
En 1705, quatre ans seulement avant l’un des pires hivers de l’Histoire, la France dut de nouveau faire face à un été caniculaire. À Paris, les 39 degrés sont atteints durant plusieurs jours tandis que dans le sud du royaume la chaleur est telle que les thermomètres sont brisés par la dilatation du liquide. Cette canicule sera suivie par deux autres étés extrêmement chauds. Leur bilan humain total est évalué entre 200 000 et 500 000 victimes, une nouvelle fois causées par les infections de l’eau.
Mais le pire était encore à venir. En 1718 et 1719, deux étés caniculaires se succèdent. Durant le second, les fortes chaleurs s’étalent sans discontinuer de juin à la mi-septembre. Une forme de climat saharien s’abat sur la région parisienne et les témoins rapportent même l’invasion de nuées de sauterelles en provenance d’Afrique du Nord. Elles ravagent les cultures jusqu’en Normandie !
La sécheresse est si importante qu’à Paris, la Seine atteint son plus bas niveau historique. C’est à ce niveau record (26,25 mètres au-dessus du niveau de la mer) que correspond la cote zéro de l'échelle hydrométrique du pont de la Tournelle, autrefois utilisée pour mesurer la crue de la Seine.
Ces deux étés caniculaires saignent à blanc le royaume : 700 000 morts (dont 450 000 pour la seule année 1719) pour un pays qui compte une vingtaine de millions d’habitants. Les victimes sont essentiellement des bébés et des enfants, atteints de dysenterie véhiculée par l’infection des eaux devenues trop basses.
Au cours du XVIIIe siècle, d’autres étés caniculaires entraînent des pics de mortalité considérables. Les étés 1747 et 1779 font ainsi chacun près de 200 000 victimes. À chaque fois, dans l’indifférence quasi-générale, ce sont des générations entières de nourrissons qui sont décimées par les maladies infectieuses en conséquence de la chaleur et de la sécheresse.
...
L’été meurtrier de 1911
Au XIXe siècle, les deux canicules les plus meurtrières eurent lieu en 1846 et 1859 (année marquée par l’un des mois de juillet les plus chauds de l’histoire). Les bilans humains furent néanmoins légèrement plus faibles qu’au siècle précédent, avec à chaque fois une centaine de milliers de victimes. Les améliorations sanitaires de la seconde moitié du XIXe siècle réduisent considérablement les pics de mortalité des vagues de chaleur.
Alors que les scientifiques de la « Belle Époque » affirment que les catastrophes humaines du passé sont à jamais révolues, un nouvel été caniculaire va totalement remettre en cause les présupposés hygiénistes de l’époque...
En 1911, après un printemps extrêmement froid (il neigea le 7 avril 1911 à Perpignan !), les températures grimpèrent en flèchent au début du mois de juillet et atteignirent rapidement des niveaux exceptionnels. On releva par exemple 38°C à Londres !
La canicule se maintint malgré quelques brèves périodes d’accalmie jusqu’à la mi-septembre. Les températures moyennes de l’été furent les plus hautes depuis la Révolution et ne furent dépassées ensuite qu’en 1947 et 2003. Parallèlement, l’absence de précipitations provoqua une très rude sécheresse, mettant à sec une partie de la Marne et privant d’eau certains quartiers de la capitale.
Mais c’est sur le plan humain que l’été 1911 aura été le plus dramatique puisqu’il causa la mort prématurée de 40 000 personnes. Une fois encore, la grande majorité des victimes furent des nourrissons, décédés des suites de toxicoses (déshydratations de l’enfant), provoquées par des diarrhées et des gastro-entérites.
Cette surmortalité infantile fut en outre aggravée par une épidémie de fièvre aphteuse qui frappa les vaches laitières normandes durant la canicule, générant une pénurie de lait qui affecta une grande partie du pays et contraignit les nourrissons à absorber des farines lactées que leurs estomacs ne supportèrent pas toujours.
C’est la raison pour laquelle c’est chez les enfants des classes sociales supérieures, placés en nourrice et soumis à l’allaitement artificiel, que la canicule fit le plus de victimes !
Si l’on est loin des hécatombes du XVIIIe siècle, cette crise sanitaire alerte sérieusement les pouvoirs publics, désormais préoccupés par un risque de « dépopulation » qui pourrait résulter de nouveaux épisodes climatiques exceptionnels. À la suite de cette tragédie, la santé des enfants, en particulier celle des nourrissons, fut dorénavant privilégiée, et les pouvoirs publics commencèrent à mettre en œuvre une vaste politique de sensibilisation dans ce domaine.
Paradoxalement, l’été 1947, qui a été le plus chaud du XXe siècle, ne provoqua aucune surmortalité. Cela s’explique probablement par le fait que les personnes les plus fragiles avaient succombé précocement en raison des privations de la guerre et du rude hiver qui avait précédé.
Les 15 000 morts de l’été 2003
Presqu’un siècle après la tragédie de 1911, un nouvel été caniculaire toucha l’ouest de l’Europe en août 2003. La vague de chaleur fut la plus importante que la France ait connue depuis l’enregistrement des relevés météorologiques. Un record absolu de température fut notamment battu dans le Gard avec 44,1°C. La canicule de 2003 provoqua surtout une crise sanitaire de grande ampleur qui coûta la vie à près de 15 000 personnes. Ce pic de mortalité fit chuter de deux mois le chiffre de l’espérance de vie des Français, pourtant en augmentation constante (hors années de guerre) depuis deux siècles.
Canicule et incendies
Lorsqu’elles s’accompagnent de sécheresse, les vagues de chaleurs ont pour effet d’accroître le risque d’incendie, le bois sec brûlant plus facilement.
C’est lors d’étés extrêmement chauds et secs que se déclenchèrent deux des plus célèbres incendies de l’histoire : celui de Rome de l’an 64 et celui de Londres de 1666. Le premier fit des milliers de victimes. Quant au second, si son bilan officiel n’est que de 8 morts, le nombre total de disparus pourrait vraisemblablement dépasser plusieurs centaines, de nombreux cadavres ayant brûlé entièrement dans les décombres compte tenu de l’intensité du feu.
Notons aussi le grand incendie meurtrier qui frappa la forêt des Landes en 1949, du 19 au 25 août. Il détruisit 52 000 hectares de bois et de landes, autour de la commune de Cestas, et entraîna la mort de 82 personnes (sauveteurs, pompiers, militaires). Dû à un été très chaud et sec mais aussi à l'absence d'entretien de la forêt pendant la Seconde Guerre mondiale, il conduisit l'État à prendre des mesures drastiques pour prévenir le retour de semblables catastrophes (réseaux d'alerte, coupe-feux, plantations de feuillus...).
La région d'Athènes sera frappée dans des conditions semblables en juillet 2018.
Autre conséquence tragique de la chaleur : les cyclones tropicaux
Comme on le constate en septembre 2017 avec les ravages de l’ouragan Irma à Saint-Barthélemy et Saint-Martin (Antilles françaises et néerlandaises), les chaleurs estivales se traduisent ponctuellement, dans les zones tropicales, par l’apparition de cyclones, générant vents extrêmement violents, pluies diluviennes et montée du niveau de la mer. Leur principale source d’énergie est la vapeur d’eau dégagée par une mer chaude.
Pour qu’ils se forment, il faut nécessairement que la température de l’eau soit supérieure à 26,5°C sur 50 mètres de profondeur afin de générer une énergie thermique suffisante. Raison pour laquelle, c’est à la fin de l’été, lorsque les eaux sont les plus chaudes, qu’apparaissent les cyclones. Appelés « ouragans » dans l’Atlantique nord et « typhons » dans le nord-ouest du Pacifique », les cyclones sont la catastrophe naturelle la plus meurtrière après les séismes.
Au cours des derniers siècles, les départements français d’Outre-mer ont eu à subir des cyclones beaucoup plus meurtriers qu’Irma. En septembre 1776, la Guadeloupe est frappée par un violent ouragan qui dévaste Pointe-à-Pire et fait plus de 6 000 victimes.
A peine quatre ans plus tard, en 1780, un ouragan d’une violence record traverse les Petites Antilles. On déplore 9 000 morts en Martinique et 22 000 sur l’ensemble des Petites Antilles (essentiellement à Barbade et à Sainte-Lucie). Il s’agit de l’ouragan le plus meurtrier de l’histoire.
Survenu durant la guerre d'indépendance américaine, il occasionne en outre de très lourdes pertes aux flottes françaises et anglaises présentes dans la région. D’autres ouragans frapperont les Antilles françaises au cours des siècles suivants.
En 1891, la Martinique est dévastée par un ouragan qui provoque la mort d’environ 700 personnes. En septembre 1928, l’ouragan Okeechobee frappe la Guadeloupe et fait près de 1200 victimes. Notons enfin qu’à la Réunion, les cyclones sont beaucoup moins meurtriers qu’aux Antilles."
(cf site herodote.net)
Dernière édition par Mimarie le Dim 19 Juin 2022 - 8:53, édité 1 fois
Mimarie- Messages : 2358
Date d'inscription : 19/10/2013
Age : 78
Localisation : Sud
Emmanuel et Patoune aiment ce message
Re: La Canicule : un peu d'Histoire profane et biblique
Ce pourrait être intéressant d'échanger à propos des périodes de grosse chaleur, de sécheresse excessives et manque de pluie, qui sont relatées dans la Bible ?
Riches de sens et de leçons...
bonne fin de journée
fraternellement,
Mimarie
Riches de sens et de leçons...
bonne fin de journée
fraternellement,
Mimarie
Mimarie- Messages : 2358
Date d'inscription : 19/10/2013
Age : 78
Localisation : Sud
Patoune aime ce message
Re: La Canicule : un peu d'Histoire profane et biblique
Bonjour Mimarie, sur le sujet de la sécheresse on pense à l'épisode du prophète Elie, relaté dans 1 Rois chapitre 17 et 18.
Il s'agit d'une sécheresse qui dura 3 ans pour le moins. La veuve qui fut visitée par le prophète, partagea ses vivres avec lui, bien que ses réserves fussent minces, par obéissance à son Dieu.
Par la suite, elle eut la joie de voir son fils ressuscité.
Une leçon de partage même en temps de raréfaction, d'obéissance et de foi.
En prévision des pénuries à venir, un homme public encourageait ses auditeurs à, non seulement, faire des réserves pour leur propre famille mais aussi, en prévoir davantage, pour leur famille qui n'a pas écouté les messages d'avertissement.
Fraternellement.
Il s'agit d'une sécheresse qui dura 3 ans pour le moins. La veuve qui fut visitée par le prophète, partagea ses vivres avec lui, bien que ses réserves fussent minces, par obéissance à son Dieu.
Par la suite, elle eut la joie de voir son fils ressuscité.
Une leçon de partage même en temps de raréfaction, d'obéissance et de foi.
En prévision des pénuries à venir, un homme public encourageait ses auditeurs à, non seulement, faire des réserves pour leur propre famille mais aussi, en prévoir davantage, pour leur famille qui n'a pas écouté les messages d'avertissement.
Fraternellement.
Patoune- Messages : 484
Date d'inscription : 29/10/2013
Mimarie aime ce message
Re: La Canicule : un peu d'Histoire profane et biblique
Bonsoir,
Pouvons-nous faire le lien avec le désert et le feu de ce verset ?
2Pierre 3:10 Or le jour du Seigneur viendra comme un voleur; et, dans ce jour-là, les cieux passeront avec un bruit sifflant, et les éléments embrasés seront dissous, et la terre et les oeuvres qui sont en elle seront brûlées entièrement.
Bonne fin de semaine,
Pouvons-nous faire le lien avec le désert et le feu de ce verset ?
2Pierre 3:10 Or le jour du Seigneur viendra comme un voleur; et, dans ce jour-là, les cieux passeront avec un bruit sifflant, et les éléments embrasés seront dissous, et la terre et les oeuvres qui sont en elle seront brûlées entièrement.
Bonne fin de semaine,
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